Article du Dauphiné Libéré du 29 avril 2010

LORIOL - VALENCE / JUSTICE

Un infirmier d'origine malgache assigné par le parquet... Alain Hajiky sera-t-il déchu de sa nationalité française ?

La Rédaction du DL - 29 avr. 2010 à 07:04 - Temps de lecture : 2 min

Fabrice HEBRARD / Le Dauphine Libere / Photopqr / Valence ( 26 Drome ) le 28 04 2010/ NATIONALITE/ Alain HAJIKY sous la menace d'une annulation de declaration de nationalite par le procureur de la republique de valence.

L'origine de l'affaire est totalement différente de celle qui concerne Lies Hebbadj, ce commerçant nantais soupçonné de polygamie, mais c'est bien une procédure d'annulation de déclaration de nationalité à laquelle est confronté un Loriolais de 51 ans.

Explications... Alain Hajiky est né, Français, il y a 51 ans à Madagascar. En 1960, avec l'indépendance de Madagascar, il perd sa nationalité française.

Il arrive en France en 1999 et se marie à une française à Paris en 2001. C'est en octobre de la même année qu'il demande la nationalité française.

Une acquisition de la nationalité française reposant sur une fraude ?

Demande qui ne sera pas enregistrée par l'administration avant la fin du mois d'août 2002. Entre-temps, il reconnaît l'enfant handicapé de son épouse.Mais en 2003 son épouse demande le divorce. Divorce prononcé en 2004. Alain Hajiky s'installe dans la Drôme en 2005. Médecin pour la réglementation malgache, il ne peut exercer en France que comme infirmier. Mais en 2009, M. Hajiky recevait une assignation en annulation de demande de nationalité de la part du parquet de Valence. L'audience avait lieu hier devant le tribunal de grande instance.

Le ministère public lui reproche de s'être marié dans l'unique but d'acquérir la nationalité française (sorte de mariage blanc) et s'appuie pour affirmer cela sur la séparation du couple intervenue en 2003. Selon le parquet l'acquisition de la nationalité française par Alain Hajiky reposerait sur une fraude.

« La justice est instrumentalisée »

« La procédure dont mon client fait l'objet repose sur des motivations politiques », a affirmé hier Me Maud Coudrais, conseil de M. Hajiky.

« Mon client a adopté l'enfant de son épouse. Quelle meilleure preuve de sincérité ? Par ailleurs le parquet invoque la séparation rapide entre les époux alors que l'enregistrement de la demande n'a été fait par le tribunal qu'un an après son dépôt par M. Hajiky.

Le parquet, dans cette affaire, n'apporte pas la moindre preuve de ce qu'il reproche à mon client. Pire, il nous demande de prouver nous-mêmes ce qui lui revient de démontrer.

La politique de rendement du service des étrangers du ministère provoque ce type de situations. La justice est instrumentalisée. Bien sûr que ce type de fraude existe, mais là, on se trompe de dossier », a ajouté Me Coudrais. Le tribunal rendra sa décision le 9 juin prochain.